mardi 18 août 2009

LES LOUPS...


Les loups de ma mémoire
Vont chasser et reviennent
Portant comme un trophée
Les lambeaux de ma peine.

Texte et photo : Egon Kragel

VOICI L'HOMME

Voici l'Homme. Orphéon belliqueux jusque dans son sommeil.
Jongleur d'éclipses, d'éphémère, d'indécisions...
Il ne laisse de sa vie qu'une rousseur de brûlure,
comme un mal végétal au revers d'une feuille.

Texte et photo : Egon Kragel

vendredi 31 juillet 2009

ENTRE SITGES ET BARCELONE


Pourrais-je prétendre à une mémoire sans taches ? Aux beaux déserts de l'ombre ?
Entre Sitgès et Barcelone, tu me disais :
"Voilà ma vie. Chercher un amour neuf pour effacer l'ancien."
Il est entre deux maux, un répit mesurable. Lisse comme un drap tiré.

Texte et photo : Egon Kragel

mercredi 8 avril 2009

LUI

Il a des yeux à fatiguer le ciel,
Des éperviers plein les cheveux,
Et sa jeunesse bat comme une étincelle,
Comme une étoile au front des dieux.

Texte et photo : Egon Kragel

mercredi 25 mars 2009

L'EMBARRAS DU POIDS

Les années, la solitude, les renoncements nécessaires
opposent avec fraternité leurs inerties complémentaires.

Ils n'ont, en définitive, que l'embarras du poids.

Texte et photo : Egon Kragel

mardi 24 mars 2009

LES FLEURS DE VIEUX-BOURG


Les fleurs de Vieux-Bourg, brodées au point de croix, ont bu la dernière pluie.
Elles fredonnent le silence. Rient. Reçoivent l'ordre du vent.
Rêvant au poids des fruits, elles bercent sous le ciel pâle leur puberté de soie, de ruban.
Puis d'un lent bâillement, elles demandent à l'arbre nu :
"Mais d'où vient que je sois si docile ?"

Texte et photo : Egon Kragel

mardi 10 mars 2009

VIENDRAIENT DE L'AU-DELA...


Viendraient de l'au-delà
des ombres et des défaites.
Un repos sans exploit.
Et des morts répudiés
léchés d'un feu sans mal.

Est ce qu'une flamme
se brûle au feu d'une autre flamme ?

Texte et photo : Egon Kragel

jeudi 26 février 2009

EST-CE TOI ?


Un ange, comme une main fermée, vient de s’agenouiller.
Il a trempé son aile dans les querelles du ciel.
Est-ce toi qui, d’un coup d’éventail, dépense mon amour ?

Texte et photo : Egon Kragel

LETTRE A UN PERE MORT de RICHARD SHELTON

Cinq années ont passé depuis que tu es mort et je suis
bien mieux que je ne l’étais de ton vivant.
Ces années n’ont pas été vaines.
J’ai entendu les voix rudes
des oiseaux du désert qui ne savent pas chanter.
Parfois, je touche cette membrane
entre violence et désir
et je la regarde vibrer.
J’ai appris qu’un homme
qui tourne en rond pour voyager
n’arrive jamais vraiment au même endroit.

Si tu pouvais me voir aujourd’hui
côtoyant le triomphe, le désastre,
espérant toujours que tu dises : mon fils, mon fils bien aimé. Si seulement tu pouvais me voir,
tu saurais que j’ai grandi en force.

La mort a été le pire subterfuge que tu aies choisi
mais elle est permanente.
Ne vois-tu pas que les pères
qui ne peuvent pas aimer leurs fils
ont des fils incapables d’aimer ?
Ce n’était pas ta faute
ce n’était pas la mienne. J’avais besoin
de ton amour, mais sans lui je guérirai.
Désormais, je n’ai plus besoin de rien.

Texte : Richard Shelton © 1975
Traduction et photo : Egon Kragel

lundi 23 février 2009

PHILIPPE PETIT GOES TO HOLLYWOOD

C'est un jour de joie, de rêves en équilibre !
Le documentaire "Le Funambule" (Man On Wire), réalisé par James Marsh et relatant le "crime artistique du siècle" - Philippe Petit dansant en 1974 sur un câble tendu illégalement entre les tours jumelles du World Trade Center - vient de raffler l'Oscar du meilleur documentaire.
C'est à force de rêves que ce monde s'annoblit.


mercredi 18 février 2009

PROVENCE

PROVENCE


Surgissant des collines,
le soleil se promène
et tel un gondolier,
le buste un peu penché,
pagaie sur les nuées.

Les fleurs froissées de soie
referment leurs paupières.

Sous la haie de fusains,
les pivoines en arbres
aux capuchons laqués,
dégouttent de rosée.


Texte et photo : Egon Kragel

samedi 14 février 2009

MISHIMA

« Les feuilles mortes à la surface de l’eau ne peuvent jamais refléter le ciel. »
YUKIO MISHIMA

Photo : Egon Kragel

jeudi 12 février 2009

PHILIPPE PETIT - LE FUNAMBULE


Conversation aujourd'hui avec un homme-oiseau, poète, arpenteur de ciels et croqueur de nuages : Philippe Petit.
J'emporte ses paroles pour longtemps. Tout y est donné, offert. Je garde leur chaleur, leur lumière, au chaud de moi.

Philippe Petit : Mon copain Werner Herzog vient d’écrire un livre de pensées qui s’appelle La conquête de l’inutile. Et il a noté, en exergue de mon livre Traité du funambulisme : « Philippe est un conquistador de l’inutile ». C’est pour moi le plus grand des compliments, d’autant plus qu’il vient de ce frère complètement fou qu'est Werner. Je pense que l’ « Inutile », avec un I majuscule, est ce qu’il y a de plus important. On traîne nos savates et on ne se rend pas compte des merveilles qui nous entourent. Faire des choses inutiles, rêver, c’est grandiose. L’inutilité est ce qu’il y a de plus beau. Il devrait y avoir des cours sur l’inutilité dans nos écoles. Je sais que ce n’est pas là une pensée universelle. La preuve : les poètes sont poursuivis et chassés dans de nombreux endroits.

mercredi 11 février 2009

CHRISTIAN BOBIN

Le jour de l'enterrement de sa mère, C. a été piquée par une abeille. Il y avait beaucoup de monde dans la cour de la maison familiale. J'ai vu C. dans l'infini de ses quatre ans, être d'abord surprise par la douleur de la piqûre puis, juste avant de pleurer, chercher avidement des yeux, parmi tous ceux qui étaient là, celle qui la consolait depuis toujours, et arrêter brutalement cette recherche, ayant soudain tout compris de l'absence et de la mort. Cette scène, qui n'a duré que quelques secondes, est la plus poignante que j'aie jamais vue. Il y a une heure où, pour chacun de nous, la connaissance inconsolable entre dans notre âme et la déchire. C'est dans la lumière de cette heure-là, qu'elle soit déjà venue ou non, que nous devrions tous nous parler, nous aimer et même le plus possible rire ensemble.

Texte : Christian Bobin (extrait de "Ressusciter")
Photo : Egon Kragel


lundi 9 février 2009

UNE NUIT



Et le ciel, comme une fumée brune, bouscule l'ordre des montagnes.
Çà et là, la réplique inattendue d'un arbre.
Et une herbe qu'un rai de lune cisèle comme une rose de vitrail.
Aucune promesse jusqu'au matin.
L'ombre d'un oiseau de proie, trempée d'une encre d'or,
éclabousse les étoiles.

Les jours de temps clair, le ciel bat dans le vent comme un vêtement sans tache.

Texte et photo : Egon Kragel

dimanche 8 février 2009

IL NEIGE


Il neige,
Le ciel menace de rompre.
Les arbres portent au col
Un beau jabot de soie.

Il neige,
Et secrètement je rêve
De jeanettes en fleurs,
D’orchis, de gardénias.

Un chèvre-pied parcourt
La ville brisée en îles.
Il laisse dans le jardin
Une étoile sous son pas.



Texte et photo : Egon Kragel

samedi 7 février 2009

NOUS SOMMES DANS LA FORÊT ( à Philippe )


Juste avant de sortir, tu écrivais : "Nous sommes dans la forêt." Pour rassurer la maison vide. Pour que ta mère, remontant le sentier, puisse penser : "Tout va bien. Ils sont en promenade."

Tu écrivais : "Nous sommes dans la forêt." Je regardais ta main si pâle, épuisée, anticipant pourtant le rang d'aubépines, les orties rousses. Et la terre sous les pins, rouge, brillante d'un éclat africain.

J'ai gardé le papier.
Je le déplie parfois.
"Nous sommes dans la forêt."

Tu dors, tranquille, à quelques pas de là, dans ce cimetière du bord de l'eau.
Je serre de toutes mes forces ton papier dans ma main.
Je marche toujours parmi les arbres.
"Nous sommes dans la forêt."
Il n'y a plus que moi.

Texte et Photo : Egon Kragel

vendredi 6 février 2009

IL FAUT L'ORAGE...


Il faut l'orage, la pierre sèche, le soir qui tombe. Et le ciel qui, là-haut, a froissé ses pudeurs.

Il faut l'obscurité, la mer tavelé d'or, la ville - comme un guerrier -, qui déploie son ardeur.

Il faut un peu de toi pour comprendre l'hiver, le frisson. Et le printemps chaussé de feutre qui doucement revient...

J'ai écrit nos deux noms, oubliant ma prudence, sur l'écume d'une vague.

Un instant de bonheur...



Texte et photo : Egon Kragel

STARSAILOR - INTERVIEW (11 octobre 2005)

Dans le ciel anglais de Wigan, quelque part entre Manchester et Liverpool, brille une constellation rock, à la fois vibrante, ardente et mélancolique. Portée par la voix virtuose de son leader – James Walsh - cette supernova, entre caresses acoustiques et riffs teigneux, ne cesse de nous charmer. On retiendra de Starsailor ses minutieux envols et son lyrisme flammé d'or, de pourpre...

Egon Kragel : À force de chanter sur toutes les scènes du monde : « Le silence est plus commode », vous devez haïr les interviews...
James : (rires) C’est vrai que « Silence Is Easy » reste l’un de nos titres phares. Mais rencontrer des journalistes est une étape nécessaire. Ça nous permet de défendre nos créations. Maintenant, il faut savoir nuancer ses paroles. Un proverbe très sage et très ancien dit : « Je ne peux pas t’entendre parce que tu parles trop fort. » À méditer...

Avez-vous une recette particulière pour composer ?
Ben : James trouve généralement une belle ligne de voix mélodique. Nous travaillons ensuite tout autour. C’est cela qui est déterminant pour faire une bonne chanson.
James : Ne me demandez pas d’où me vient tout ça. Je n’en sais fichtrement rien. Ça jaillit parfois spontanément. La seconde étape est toujours un travail collectif. Je pense que nous possédons un instinct assez sûr qui nous prévient lorsqu’une chanson est efficace.

James, comment as-tu commencé à chanter ?
James : Tout jeune, je chantais dans le choeur d’une église. Puis j’ai découvert Oasis et le rock. Mais mon grand choc, ce fut véritablement Jeff Buckley. Et ensuite son père Tim Buckley. Tim me bouleverse tant que parfois j’ai du mal à l’écouter...

Tim et Jeff nous ont hélas quittés. Avec quels musiciens et chanteurs vivants aimeriez-vous travailler ?
Ben : Tom Waits ! J’adore l’éclectisme de ses mélodies et sa façon d’utiliser les percussions.
James : J’adorerai faire un album très « dance music » avec The Chemical Brothers ou Prodigy. Un projet à l’opposé de Starsailor, pour me ressourcer, où ne plus me répéter sans cesse : « Il faut faire un hit ! » Juste me laisser aller, pour le plaisir, librement...

On vous a vu souvent jouer en France... Il semble que vous ayez une relation privilégiée avec notre pays !
Oh oui ! Le public français est très réceptif, très amical. Mais nous aimons également beaucoup voyager. C’est un des principaux luxes de notre métier... Découvrir l’Islande, par exemple, reste une expérience inoubliable. Nous avons donné un concert dans une toute petite salle pleine de jeunes filles hurlantes. Et le lendemain, nous avons pu voir les geysers, les glaciers ! Des moments magiques !

Connaissez-vous des artistes français ?
James : Il y a Air : ils font une musique superbe. Et il y a Jacques Brel que j’ai découvert en Angleterre grâce à Scott Walker.
Ben : Et au fait, que devient Jean-Michel Jarre ?

Vous êtes les tous derniers artistes à avoir été produits par Phil Spector. À cette occasion, la presse a beaucoup parlé de vous...
Notre collaboration – dans le cadre de notre deuxième album – avait plutôt bien commencé. Tout d’abord, Phil Spector a produit deux de nos titres de façon plutôt efficace. Puis soudain, tout s’est dégradé. On ne pouvait plus communiquer avec lui. Spector est devenu autiste, totalement incohérent. Il n’y a jamais eu d’affrontement entre nous. Il était à la fois là mais totalement absent. Et puis a éclaté ce drame...

James, est-ce que le fait d’être papa a inspiré certaines de tes chansons ?
James : Quand mon amie est tombée enceinte, j’ai immédiatement écrit deux titres : « Born Again » et « Telling Them ». C’est définitivement une source d’inspiration. Mais c’est une expérience très subtile, très intime. Disons qu’avant je pensais mon avenir à l’intérieur d’un groupe de musiciens : nous étions quatre ! Depuis la naissance de ma fille, je me définirai davantage à l’intérieur d’un groupe familial de trois personnes.

Vous avez composé une chanson bouleversante intitulée « Jeremiah »...
James : Elle est inspirée par un fait-divers réel tragique. C’est notre hommage à Jeremiah Duggan, un étudiant anglais de 22 ans qui s’est fait assassiner en Allemagne par un groupe d’extrême droite. On a retrouvé son corps sur l’autoroute de Wiesbaden, en 2003. Trois voitures l’ont heurté et lui ont roulé dessus.

Où avez-vous enregistré votre album : « On The Outside » ?
Nous avons choisi Los Angeles. C’est là que Rob Schnapf, le producteur, possède son studio. Il a des tonnes d’équipement. Et puis tout ce soleil nous a galvanisé. Juste à côté, enregistraient Stevie Wonder… et Britney Spears ! C’était marrant d’apercevoir des paparazzis perchés dans les arbres ! Ce fut une expérience très drôle ! Et c’est la première fois que nous étions si relax.

Vous avez même joué au foot avec Robbie Williams !
On adore le foot ! Là on vient de voir jouer le PSG ! On soutient la France. Normal. C’est un peu grâce au fait que « Four To The Floor », notre précédent single, ait été n° 1 chez vous, qu’on a pu faire cet album dans d’excellentes conditions !

© Egon Kragel 2005 - Ne pas utiliser sans autorisation.

samedi 31 janvier 2009

EGON KRAGEL - GO-GO DANCER

Extrait du journal "Harmonies".
Un merci particulier à Laurent Calut.

jeudi 29 janvier 2009

ET CE SONT DES AUTOMNES...

Et ce sont des automnes
Aux jours froissés de pluie,
Aux larmes qui résonnent
Sur des sols nus et gris.

Des ombres monotones,
Poussives et qui s’ennuient.
Et des nuits qui frissonnent
Jusqu’au matin pâli.

Et quand le vent fredonne
Sa sombre mélodie,
Mes souvenirs s’assomment,
Sans espoir d’embellie.

Et ce sont des automnes,
Les longs jours de ma vie,
Des chemins sans personne
Sous des branches jaunies.


Texte et photo : Egon Kragel

JOSE MAURO DE VASCONCELOS


Il en est des livres comme de certaines amitiés. Une rencontre fortuite et votre vie s’en trouve irrémédiablement changée. “Mon Bel Oranger” fait partie de ces rares ouvrages qui - sans effets de manche ni tapageuse hâblerie -, vous prennent là, au cœur, pour ne plus jamais vous lâcher.

Inoubliable Zézé : gamin déshérité du Brésil qui, travaillé par une soif inextinguible d’amour, expérimente la difficulté, la violence et enfin le bonheur d’exister. Cousin exotique du petit Rémi de “Sans Famille”, Zézé triomphera de la pauvreté, de l’injustice et du chagrin par le rêve, improvisant d’une façon savoureuse un univers à sa mesure, dialoguant avec les objets, les plantes, les animaux...

Né à Bangú (Rio de Janeiro) en 1920 d’une mère amérindienne (Pinagé) et d’un père portugais, José Mauro de Vasconcelos signait en 1968 ce petit joyau hautement autobiographique, s’imposant comme l’un des écrivains majeurs du Brésil. “J’ai porté ce livre en moi pendant 20 ans... et je l’ai rédigé en 12 jours !” Un absolu chef d’œuvre !
José Mauro de Vasconcelos est décédé le 25 juillet 1984 à São Paulo.

ALFONSINA STORNI

Alfonsina Storni, poètesse du postmodernisme argentin, naquit en Suisse le 29 mai 1892 et mit tragiquement fin à ses jours, le 25 octobre 1938, à Mar del Plata, Argentine (voir poème “Je vais dormir”).

PRESSENTIMENT

J’ai le pressentiment qu’il me reste peu de temps.
Cette tête qui est la mienne est comme une lampe-tempête
Qui brille et qui s’éteint.
Mais sans une plainte, sans la moindre terreur,
Pour disparaître, je veux qu’un soir très clair
Se couche le soleil si limpide
Et que d’un haut jasmin, une vipère blanche
Surgisse et doucement me morde droit au cœur.


EFFACÉE

Le jour où je mourrai, la nouvelle
Suivra les pratiques d’usage.
Et aussitôt, de bureau en bureau,
Sur les pages des registres, on cherchera mon nom.

Et là-bas, loin, dans un petit village
Qui dort à poings fermés au soleil des montagnes,
Sur mon nom, dans un très vieux registre,
Une main anonyme tracera une croix.


CELLE QUI COMPREND

Avec sa tête brune qu’elle incline lourdement,
Elle est belle, cette femme entre deux âges,
Agenouillée, et un Christ à l’agonie
Du haut de sa croix dure la considère avec bonté.

Dans ses yeux, il met une immense tristesse,
Dans son sein, il met un fils à naître,
Au pied du Christ ensanglanté et blanc, elle prie :
- Seigneur, faites que mon enfant ne soit pas une fille !


JE VAIS DORMIR

Dents de fleurs, coiffe de rosée,
mains d’herbe, toi ma douce nourrice,
prépare les draps de terre
et l’édredon sarclé de mousse.

Je vais dormir, ma nourrice, berce-moi.
Pose une lampe à mon chevet;
une constellation, celle qui te plaît;
elles sont toutes belles : baisse-la un peu.

Laisse-moi seule : écoute se rompre les bourgeons...
un pied celeste te berce de tout là-haut
et un oiseau esquisse quelques voltes

pour que tu puisses oublier... Merci. Ah, une dernière chose :
s’il venait à me téléphoner
dis-lui qu’il n’insiste pas et que je suis sortie...

(Il s’agit là du “testament poétique” d’Alfonsina Storni. Ce poème, rédigé 3 jours avant son suicide, fut publié dans le quotidien “La Nacion” comme avis de décès. Le 25 octobre 1938, à Mar del Plata - une station balnéaire au sud de Buenos Aires -, Alfonsina marcha loin dans la mer et disparut. Quelques jours plus tard, lorsque les vagues ramenèrent son corps sur le rivage, quelques témoins rapportèrent que la jeune femme souriait...)

Traductions : Egon Kragel
Photo : Egon Kragel

vendredi 16 janvier 2009

MAURICE CARÊME

Je me souviens...

Le hameau s'éveillait
Dans la fraîche dentelle
De ses pommiers en fleurs.

Les tasses sur la nappe
Riaient, et les moineaux
Attendaient sur le seuil.

L'aube, dans tes cheveux,
Mettait de la lumière,
Et tu coupais le pain
Avec des mains si simples,
Avec des mains si bonnes

Que le grand Dieu d'érable
Descendait de sa croix
Et s'asseyait à table
Pour manger avec nous.


Texte : Maurice Carême
Photo : Egon Kragel

HAIKU


HAIKU



Ni le rire du carillon,
Ni l’ongle de l’an qui passe
Ne sauraient troubler l’étang
En prière sur son miroir.




(Pour Marie - Octobre 2003)




Texte et photo Egon Kragel

PROVERBES AMERINDIENS


SAGESSE...

"L'âme n'aurait pas d'arc-en-ciel si les yeux n'avaient pas de larmes."
(Minquass)

"Nous nous situons quelque part entre la montagne et la fourmi."
(Onondaga)

"La plus grande force qui soit est la gentillesse."
(Iroquois)

"Pas de réponse est également une réponse."
(Hopis)

"La grenouille ne boit pas la mare dans laquelle elle vit."
(Sioux)

"En 24 heures, un pou peut devenir un patriarche."
(Seneca)